Ma terre empoisonnée.
Voici un livre que je viens de terminer. Un ouvrage captivant, émouvant, qui vous prend aux tripes: c’est ce que propose « Ma terre emprisonnée » de Tran To Nga.
Le Topo.
L’auteure de ce livre, Tran To Nga, raconte avec précisions la période de la guerre du Vietnam: après avoir grandi dans la période de l’Indochine Française, elle va lutter pour l’indépendance. Par la suite, elle s’engagera dans le mouvement de libération du Sud-Vietnam contre la présence américaine. Elle y raconte notamment les méfaits de l’agent orange dont elle-même a été victime et les ravages provoqués.
Une lutte constante.
Moi qui suis né en France, il y a maintenant 51 ans, je ne suis allé que 4 fois au Vietnam pour découvrir mes origines, les grandes villes mais je n’aurais jamais imaginé comment le Vietnam a su tenir bon face aux différentes guerres qu’il a eu à subir.
Dans mes cours d’histoire au lycée, les professeurs nous parlaient de la guerre du Vietnam où s’opposaient la République démocratique du Nord Vietnam ou Nord Vietnam soutenu par le bloc de l’Est et la Chine alliée au Front national du Sud Vietnam dit Vietcong et la République du Vietnam soutenue par plusieurs alliés dont notamment les USA, Australie, Corée du Sud, Thaïlande et Philippines. Et puis, quelques films comme Apocalypse Now ou Full Metal Jacket décrivent cette guerre vue par des réalisateurs américains.
Dans ce livre, Tran To Nga nous décrit sa lutte au cœur de l’armée vietcong. Elle y décrit les ravages de l’agent orange et de ses conséquences dont elle en porte encore aujourd’hui les séquelles. Cela fait froid dans le dos mais cela montre à quel point la résistance a fini par vaincre l’ennemi au prix de sacrifice de nombreux révolutionnaires.
Au travers de ces différentes pages, j’ai ressenti aussi les souffrances physiques subies puisque l’auteure a été plusieurs fois capturée, torturée mais a survécu. Par ailleurs, ce qui m’a le plus frappé, c’est son récit de la naissance de son premier enfant en plein maquis mais malheureusement décède au bout de quelques mois. Elle n’apprendra que plus tard, la cause du décès est dû à l’agent orange.
Il est remarquable que tout au long de cet ouvrage, le principal fil conducteur est le communisme. Elle montrera comment le parti a motivé ses troupes et a fortement incité à une chasse aux sorcières.
Que ce soit dans les ouvrages ou dans les films, les vietcong étaient considérés comme des terroristes imposant une dictature. Mais Tran To Nga remet les pendules à l’heure: les combattants étaient essentiellement des volontaires, animés par un patriotisme. Ils voulaient se débarrasser de la colonisation française, gagner en autonomie. L’auteure a montré qu’elle était fière d’avoir combattu aux cotés de cette armée mais a été déçu par la tournure des évènements.
En lisant ce livre, j’ai été très captivé par le récit de la stratégie employée par les soldats vietcong, l’organisation et la lutte. Tran To Nga a décrit avec précision sa vie quotidienne, les relations nouées avec ses compères qui lui ont permis de forger un caractère de résistante et de soldat. Si parfois, les passages sont rudes, nous avons droit à quelques passages joyeux, enthousiaste. Par exemple, elle décrira des scènes d’éclats de rires au cours d’un repas malgré le bombardement incessant.
Je noterai aussi que l’implication des femmes dans cette guerre prend une place importante. En premier lieu, sa mère fut une figure de la libération du Vietnam et elle en portera le flambeau en lui inculquant les valeurs, la méthodologie. De même, elle fera passer sa vie de résistante avant sa vie personnelle. Ses relations se dérouleront à distance.
En conclusion.
Très bel ouvrage à lire. Tran To Nga a su alterner des moments où la guerre prend une place prépondérante dans son récit mais ponctué de quelques périodes de joie et d’enthousiasme.
Grâce à ce livre, j’ai mieux comprendre cette période difficile et lu un témoignage saisissant qui décrit la vie quotidienne des soldats et la lutte acharnée contre les envahisseurs.
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